Orchidée Sauvage : Une Espèce Menacée à Protéger
Orchidée sauvage, fleurs de Provence mais espèces menacées qu’il faut protéger. Nous allons constater qu’elles possèdent des caractéristiques incroyables qui leur permettent de se reproduire et de pallier au manque d’insectes pollinisateurs.
Toutefois, les humains doivent les connaître pour ne pas les cueillir. Elles font partie du patrimoine floral de l’humanité.
Peut-être comme moi, avez-vous l’envie de rejoindre la communauté des passionnés d’orchidées. Ces plantes sont attractives pour leur beauté mais pas seulement.
En effet, fleurs très anciennes elles développent des stratégies extraordinaires pour attirer les insectes et les menaces qui pèsent sur leur survie.
Les orchidées entomogames (espèces végétales dont la reproduction dépend des insectes) attirent les insectes en offrant de la nourriture ou en les leurrant.
Reproduction des orchidées sauvages
Orchidée sauvage nourricière
En effet, l’orchidée attire les insectes phytophages qui se nourrissent de n’importe quelle partie de la plante. Mais cette attraction ne permet pas d’assurer la survie de l’espèce tout au plus elle amène la production d’hybrides.
A savoir, que certaines espèces renferment du nectar bien visible et très parfumé.
D’autres produisent en abondance du nectar sans parfum mais elles émettent probablement des odeurs perceptibles par les insectes.
Orchidées sauvages : les leurres
Les leurres visuels
La fleur imite l’apparence d’une fleur fournisseuse de nectar en offrant aux insectes une surface d’atterrissage : le labelle, un calice et des signaux colorés.
Une autre forme de leurre visuel, les fleurs de l’orchidée imitent des trous ou des nids où les insectes se réfugient en cas d’intempéries.
Les leurres sexuels
Les signaux olfactifs sont plus importants que les signaux visuels pour les insectes. Aussi, certaines orchidées émettent des parfums qui ressemblent aux phéromones que produisent les femelles.
Et, chez les ophrys le leurre sexuel atteint sa forme la plus achevée puisque leurs fleurs imitent de façon olfactive et visuelle les femelles d’un hyménoptère (insecte dont le plus connu est l’abeille) amenant les mâles à copuler sur le labelle.
Ce mimétisme est particulièrement époustouflant car la callosité basale du labelle figure le corps de la femelle.
L’autogamie
Elle affranchit l’orchidée de sa dépendance vis-à-vis des pollinisateurs et permet de coloniser des habitats pauvres en insectes.
L’autogamie ou auto-fécondation est un mode de reproduction sexuée dans laquelle les deux gamètes sont issus de même individu. Les espèces sont pourvues d’une sigma tique plus ou moins inclinée vers l’anthère.
Cette configuration favorise l’autopollinisation puisque le moindre souffle de vent peut la provoquer en balançant la plante.
Cléiotogamie
Cela désigne la caractéristique de certaines espèces de plantes de se reproduire par autopollinisation avec des fleurs qui ne s’ouvrent pas.
La cléiotogamie s’affranchit des conditions climatiques. La plante peut croître, fleurir et fructifier complètement sous terre lors d’une année défavorable.
Dans ce cas, les graines contenues dans les capsules mûres germent parce qu’elles sont envahies par le champignon symbiotique du pied mère.
Pour apprendre à les reconnaître dans notre Sud de la France, faisons une description sommaire des orchidées sauvages que nous pouvons admirer et préserver.
Ophrys de Saint Cézaire sur Siagne
Peu nombreux, ils poussent à Saint Cézaire sur Siagne, Tourrette-sur-Loup et Saint Vallier de Thiers dans les Alpes-Maritimes.
Le troisième pétale dit le labelle, large et arrondi, de couleur noirâtre présente une pilosité longue et dense.
De plus, ils ont des gibbosités très marquées, glabres à l’intérieur et un appendice très petit.
Ophrys caloptera : Orchidées espèces menacées
Fleur aux belles ailes localisée en région méditerranéenne occidentale qui pousse en pleine lumière ou mi ombre sur des sols calcaires, frais et secs. On les aperçoit dans les garrigues ou broussailles jusqu’à 550 m d’altitude.
Et, elle est qualifiée de robuste, haute de 20 à 40 cm avec une inflorescence laxiflore,(à fleurs espacées) 4 à 8 fleurs assez grandes, périanthe à sépales verts, pétales bicolores teintés de pourpre ou d’oranger et larges.
Le labelle de 13 mm est très foncé et le champ basal a la même couleur que le labelle.
Autre particularité, l’ophrys caloptera ne possède pas d’appendice ou un très petit.
Orchidée sauvage, fleurs de Provence espèces menacées
L’Ophrys provencialis avec une floraison de fin avril à mai se distingue avec des particularités :
- Sépales unicolores, pétales glabres, larges
- Avec un labelle poilu
- Sa macule s’orne d’un liseré blanc
- Un appendice atrophié ou nul.
- De plus, le champ basal rouge a une autre teinte que le centre du labelle.
- Il a une cavité stigmatique largement marquée de deux barres blanches encadrant les pseudo-yeux reliés aux parois externes par une bride pâle
Ophrys massiliensis aranifea, orchidées fleurs de Provence
Présent sur le littoral méditerranéen, il se caractérise par des labelles de 7 à 11 mm de long ornées de gibbosités importantes. La pilosité bien claire est rare. Les pétales verdâtres à brunâtres présentent une couleur plus foncée que les sépales.
Un signe distinctif est l’angle de 50° entre le plan central du labelle et l’axe dorsal du gynostème (colonne au centre de la fleur sous laquelle se trouvent les organes sexuels).
Ophrys arachnitiformis, ophrys passionis orchidée sauvage
La fausse orchidée araignée, passionis de l’étymologie passion, allusion à la fête de Pâques.
Espèce mise sous un statut de sauvegarde L C qui équivaut à une préoccupation mineure.
Et, plante de 20 à 40 cm, vivace, qui fleurit de mars à mai, elle s’identifie par la grande largeur de ses pétales généralement foncés et possède des bords sinueux.
Le labelle très large, étalé, très foncé se borde d’une marge plus claire et le champ basal se colorise de la même couleur que le labelle.
Ophrys occidentalis ou ophrys exaltata
Son implantation couvre le littoral méditerranéen avec une floraison de mi février à début avril avec des fleurs à périanthe vert (rarement rose ou blanc).
La différencier de l’orphys arachnitiformis paraît délicat car en plus cette espèce présente des formes et une ornementation de son labelle très variable.
Ophrys splendida, orchidées fleurs de Provence très belles
Orchidée brillante du littoral provençal, elle appartient au groupe exalta. La plante est magnifique avec des sépales blancs ou roses nervurés de vert. Elle s’orne de pétales assez larges, roses aux bords ondulés et margés de jaune à orange.
Le labelle de forme ovale se décore d’une macule bleuâtre à grisâtre finement bordée d’un liseré blanc contrastant avec la pilosité brun sombre. On aperçoit une marge glabre à bordure jaune sur la partie distale. Elle fleurit de mi-février à début avril.
L’orchis des collines, anacamptis collina a disparu du Var
Autrefois, répartie sur une grande partie du pourtour méditerranéen, aujourd’hui, elle a disparu depuis une vingtaine d’année du département du Var suite aux cueillettes nombreuses, à la destruction de son habitat par les défrichements et l’urbanisme.
Son dernier lieu connu se situait à Hyères. La protection réglementaire dont il bénéficiait n’a pas empêché sa disparition.
Enfin, pour conclure
513 fleurs dont les orchidacées Hammarbya paludosa, Anacamptis longicomu, ophrys spéculum, tenthredinflerra, pauciflora sont inscrites sur la liste rouge des espèces menacées de disparition. Des associations S F O, F F A O militent pour leur protection.
Les orchidées sauvages ont l’art de la mystification pour passer inaperçues. Elles se camouflent en orchidée singe, abeille, frelon ou orchidée bécasse ou encore grenouille …
Par notre ignorance et mon inculture, nous avons dû avoir des gestes destructeurs par exemple en fauchant trop vite. C’est pourquoi, il est nécessaire d’apprendre à connaître les orchidées sauvages menacées pour mieux les protéger.
Au cours de vos promenades si vous rencontrez ces orchis photographiez les, nous les publierons.
J’ai acheté le Guide des orchidées de P. Delforge et très honnêtement il est très ardu et difficile à lire mais un livre très détaillé avec des illustrations, des photos, des schémas et des cartes pour bien identifier les orchidées.
Source : Guide des orchidées de France, de Suisse et du Benelux Pierre Delforge
Commentaires
Le 26/05/2021 à 9h34, Segond Émile a dit :
J'ai dans mon jardin des orchidées du type orphries apifera.
ce matin j'en ai compté sept.
Je peut vous envoyer des photos si vous voulez.
Le 10/06/2021 à 9h55, admin a dit :
oui avec plaisir
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